lundi 22 septembre 2008

La Science du Disque-Monde, de Terry Pratchett, Ian Stewart et Jack Cohen


Un incident thaumique a lieu dans le Département des Hautes Energies de l'Université de l'Invisible, sanctuaire de la magie à Ankh-Morpork. La conséquence en est la création d'un univers de poche que les grands sages de l'Université (hum...) vont pouvoir étudier avec étonnement.

En effet, dans cet univers bizarroïde, les mondes ne sont pas plats et posés sur des éléphants eux-mêmes juchés sur le dos d'une tortue galactique, comme dans tout univers bien policé qui se respecte : les corps stellaires sont sphériques et se tournent les uns autour des autres. Pire encore, cet univers n'est pas imprégné de narrativium qui fait que les choses arrivent parce qu'il faut qu'elles arrivent : il s'est créé tout seul ses propres règles, et il faut bien dire qu'elles manquent cruellement de sens du récit.

Voilà donc nos amis mages occupés à étudier cet univers - notre univers ! - et à observer son développement, lequel ne relève pas de la magie mais d'un concept nouveau pour eux : la science...


Que voilà un livre intéressant. C'est bel et bien un ouvrage scientifique qui, bien qu'il assume être constitué de "mensonges pour lecteurs", n'en est pas moins de la vulgarisation scientifique sérieuse, accessible sans pour autant être simpliste, et traitant avec style de multiples sujets tous plus intéressants les uns que les autres.

Aux chapitres "sérieux" (mais non dénués d'humour) des deux scientifiques Stewart et Cohen, font écho les chapitres romancés délirants d'un Terry Pratchett en pleine forme. Loin d'être superflus, ces chapitres apportent un éclairage different (bon d'accord, celui des mages de l'Université de l'Invisible, mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a), et l'osmose entre les deux prête autant à rire qu'à réfléchir.


Bref, jetez-vous dessus, comme sur l'ensemble des Annales du Disque-Monde de Pratchett, sur lesquelles j'aurai sans doute l'occasion de revenir.

Le dernier mot sera pour l'Econome de l'Université de l'Invisible :
"Vous ne vous êtes pas demandé si le Temps n'était pas tout bonnement l'Espace qui aurait pivoté de quatre-vingt-dix degrés ?"

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